Le bio en magasin spécialisé est-il vraiment plus cher qu’en grande surface ? 

Cette idée reçue a la peau dure : de nombreux·ses citoyen·nes ont toujours l’impression que faire ses courses bio en magasin spécialisé (bio/vrac/local) requiert un plus grand budget que de les faire en grande surface. Or, ce n’est pas le cas ! 

Étonné·e ? Et pourtant, c’est bien ce que démontre la 7e actualisation de l’observatoire des prix du bio (janvier 2025), réalisé par BioWallonie et ConsomAction. Cette étude compare régulièrement depuis 2023 les prix de dizaines de produits bio en magasin spécialisé et en grande surface, afin d’en monitorer l’évolution. 
Cette fois encore, sur base d’un panier type bio composé d’une vingtaine de produits du quotidien, la différence sur le ticket de caisse est quasi nulle, seulement 3,5 % de différence. En effet, le prix du panier en grande surface est de 110,25 € alors que le prix en magasin spécialisé est de 114,15 €. Et si l’on retire le beurre et l’huile du panier, pour lesquels la différence de qualité entraîne une grande différence de prix, on tombe à seulement 50 centimes d’écart entre les deux paniers ! 

Une tendance qui se confirme : l’écart n’a jamais été aussi faible 

Depuis le lancement de cet observatoire en 2023, les écarts de prix entre GMS* et magasins bio/vrac n’ont cessé d’évoluer. En juin 2024, on observait encore une différence de 14 € entre les deux paniers, soit +13,3 % en faveur des GMS. 
Mais depuis, la tendance s’est inversée : les prix en magasin spécialisé ont baissé de 4,5 %, tandis que ceux en grande surface ont augmenté de 4,5 %. Résultat : l’écart chute drastiquement en janvier 2025, atteignant son plus bas niveau depuis la création de l’observatoire

Et ce n’est pas un cas isolé : les mois récents montrent une reprise de fréquentation dans les magasins bio et vrac, portée par une meilleure transparence, un choix toujours plus varié et qualitatif de produits locaux et une recherche de cohérence éthique chez les consommateur·rices. 

Vos produits du quotidien : qui est vraiment moins cher ? 

Les fruits et légumes de saison sont souvent moins chers en magasin spécialisé. On pouvait par exemple noter en janvier ces différences significatives en faveur des commerces locaux : chou blanc (-46 % par rapport à la GMS), pomme (-22 %), tomate (-11 %), brocoli (-23 %), ou encore poireau et haricots verts (-16 %). 

Certains produits restent équivalents (pommes de terre, carottes, ail) ou légèrement moins chers en GMS (oignons, aubergines, courgettes), mais globalement, le panier fruits-légumes est avantageux et plus local en magasin bio

Côté viandes et œufs, les GMS conservent souvent des prix plus bas, sauf pour des produits courants comme le poulet ou le jambon, où la différence est très légère (<10 %). 
Mais là aussi, la qualité mais aussi l’origine joue un rôle clé : en janvier 2025, quasi 100 % des viandes et œufs vendus en magasin spécialisé sont belges (91% pour le jambon), contre 59 % pour la viande en GMS (et seulement 31 % pour le jambon). 

Les produits laitiers affichent eux aussi une tendance (également à la baisse !) à des prix plus bas en GMS, mais attention : les différences de qualité sont majeures. Et ce n’est pas toujours moins cher en GMS : le fromage de chèvre frais, par exemple, est moins cher en magasin bio. 

Cette nette différence de qualité est d’ailleurs retrouvée pour tous les types de produits. En magasin spécialisé, on trouve généralement des produits issus de plus petites structures, fabriqués avec moins d’additifs, des temps d’affinage plus longs ou une transformation minimale qui respecte mieux le produit et ses qualités nutritionnelles. Autant d’éléments invisibles sur l’étiquette, mais qui font la différence dans l’assiette !  

Moins d’emballages, plus de sens 

Les magasins bio/vrac continuent de se distinguer par leur engagement contre les déchets : 

Sur les yaourts, 93 % des pots sont consignés en magasin spécialisé – un geste concret pour l’environnement qui reste marginal en grande surface. 

Le vrac, en plus d’être écologique, permet aussi d’acheter juste ce qu’il faut, de réduire le gaspillage… et souvent de payer moins cher à quantité équivalente. 

Plus de produits belges, plus de transparence 

C’est un autre grand avantage des magasins spécialisés : la provenance est bien mieux tracée, et largement plus locale

Sur les céréales et produits secs, les magasins spécialisés affichent également de meilleurs résultats de traçabilité, avec des farines, huiles et flocons souvent d’origine belge, tandis que l’origine reste floue en grande surface. 

Une approche cohérente, durable, et de plus en plus accessible ! 

Comme nous le constatons depuis 3 ans avec cet observatoire, les magasins bio/vrac/local offrent bien plus qu’un simple panier d’achat. Ils proposent un modèle de consommation respectueux du vivant, du territoire et de l’humain. 
Leurs prix ne sont pas dictés par des logiques de négociation agressive, mais par la volonté de rémunérer équitablement les producteur·rices et de favoriser les circuits courts

Et les résultats de cette 7e édition de l’observatoire le confirment : consommer bio et local n’est pas forcément plus cher, et souvent bien plus juste. 

La question n’est donc plus seulement « qui est le moins cher ? », mais bien : « que contient vraiment mon panier ? » Et sur ce point, le bio local et vrac est très souvent le meilleur élève en termes de qualité, de transparence et de cohérence. 

GMS* = Grande et Moyenne Surface